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Le bruit du vent
8 janvier 2009

Au bistrot de pas très loin...

bistrot

Au bistrot de pas très loin de chez moi le matin nous sommes nombreux à garder notre bonnet parce que de toute façon il fait presque aussi froid dedans que dehors.
Au bistrot de pas très loin de chez moi ce matin j’ai oublié l’époque actuelle de maintenant, l'époque technologique.
Parce que Pascal, le patron, lorsque tu arrives avec ta poche de croissants et que tu commandes juste un café, il te dit rien. Et toi tu n’oses pas dégainer les petites choses croustillantes et moelleuses de ta boulangère préférée juste devant sa corbeille pleine de croissants huileux posée sur son zinc. Et puis soudain Pascal, qui t’observait depuis un moment te dit : « Vous pouvez casser la croûte y’a pas d’problème ! » et tu as à peine le temps de lui offrir ton visage de gratitude que ton croissant est déjà à moitié consommé. Tellement t’en avais envie.
Et tu ne sais même pas si ça se fait de dire merci la bouche pleine mais chez Pascal, y’a pas d’problème !
Et puis, le croissant avalé, rincé au café chaud, tu retires ton bonnet, comme tout le monde, parce qu’au bout d’un moment il fait chaud au bistrot de pas très loin de chez moi.
Tu rêvasses à la journée qui arrive en partageant tes sourires avec celui qui est en face de toi. Et une sonnerie d’un autre temps envahit l’espace et suspend vos sourires. Pascal s’avance et attrape le téléphone derrière le zinc. Blanc. Un vrai téléphone, avec un fil en tire bouchon, un combiné et un écouteur et surtout une sonnerie, mon dieu, une sonnerie comme celle du premier téléphone qui s’est installé un jour dans le salon de la famille. Le genre précieux. Le genre qu’on décroche pas avec un air blasé. Et Pascal, tu le regardes, interloquée par cette sonnerie qui te ramène bien quelques dizaines d’années en arrière. Et lui décroches et te regarde, et tout en ayant sa conversation avec l’autre au bout du fil en tire-bouchon, il à l’air de te dire, t’as vu ça ma petite, le téléphone que j’ai derrière mon zinc, c’est pas n’importe quoi ça ! c’est de la collection, du vrai téléphone qui sonne bien. De la belle mécanique ça ma petite fille !
Et tu lui offres ton deuxième visage de gratitude de la journée. Et puis comme ça commence à faire beaucoup tu vas t’en aller mais juste avant tu remarques une dernière petite chose : Pascal, quand un client lui demande « ça va ? » il répond « ça va fort ! »

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Commentaires
Z
Féekab : oui ça va...je redécouvre cette ville et mon quartier me plaît, entre autre parce que j'y croise des gens comme Pascal...mais sinon pour les croissants c'est une fois par semaine...c'est raisonnable non ?<br /> <br /> Madamedarrieux : Et dites-donc ma petite dame, vous seriez pas de la capitale vous ? Vous seriez pas du genre a appeler les chocolatines des "pains au chocolat" ?
M
une "poche" de croissants, ça fait très sud-ouest ça !
F
Et je croise les doigts pour qu'existent encore longtemps ces lieux emprunts de vraie vie. <br /> T'as l'air d'avoir bien fait ta place dans ta nouvelle ville dis donc. <br /> Croissants ? tous les jours ? wo wo wo, t'as pas peur toi ! t'es une warrior !
Z
J'en étais sûre !!! et après ça pour digérer un tour chez Auchan peut-être ?<br /> C'est Monsieur Prévert sur la photo.
P
Ben moi, j'aimerais mieux un fastfoutre, le café synthétique dans un gobelet en plastique, un pain de mie au ketchup et personne autour. <br /> Bon, tout le monde ne peut pas être moderne, hein ?<br /> J'hésite : Prévert ou Tati ?
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