Le corps de février
Un poignet qui s’étire
Une main pour capter
Une colonne vertébrale à onduler
Un regard pour percer
Des reins pour asseoir sa volonté
Des jambes souples
Un esprit qui s’éveille
Un arbre qui pousse
Et encore un poète qui se repose sur mon fauteuil de février :
« Bien sûr on attend toujours qu’un bateau empli de rêves quelque part bouge sur d’imaginaires océans. Certaines nuits de grand froid, on épouserait bien le ciel et ses étoiles pour reprendre confiance en l’amour du monde. On voguerait alors, calme et léger, dans l’infinie délicatesse des choses. Une hulotte, les ailes en croix sur la porte d’une grange, s’envolerait soudain sans souci dans les arbres et sans rancune pour les hommes. Il y aurait sans doute des matins bleus à prendre à pleins poumons, aussi d’étranges instants parfaitement inutiles ; peut-être ». Pierre Autin-Grenier, Les radis bleus.