Pour écouter le bruit du vent sans coupures
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Elle s’est déguisée en paquet-cadeau
Tu as sorti ta plus belle monture
Vous allez rutiler au restaurant
Vous prendre les mains sous les bulles
Puis
Tu vas la raccompagner
Mais juste avant
Ta voiture avalera sa vertu
C’est que tu l’as payé cher ce resto
Et puis tu sais que
Comme à chaque fois
Sous le paquet-cadeau
Bonbon aura revêtu sa tenue de satin
Entrevue l’autre matin en vitrine spécialisée
Avec les cœurs autour
Ça va crisser sur les sièges en simili
Elle va crier un peu
Tu vas te laisser perdre ton latin
Vous savez tous les deux
Demain
Bobonne aura remis son costume monotone
Celui dans lequel tu l’as épousée
Mais ce soir c’est fête
C’est Bobonne qu’on assassine !
C’est le vide partout
Qui crisse sous la dent
Glisse le long de l’épiderme
Qui veut entrer
Dedans
C’est celui qui frappe à ma porte
Sans que je puisse lui ouvrir
Qui roule sur le trottoir
Écrase le thorax
C’est le vide
Partout
Dans les consciences gelées de février
Qui se promènent dans des poussettes aux pneus crevés
Malmenées par des nounous troublées
Pour un vin doux
Un qui réchauffe
En attendant l’été
C’est le vide
Pour tous
Même ceux qui se méfient
S’abritent sous des terrasses chauffées
Se laissent distraire par des bouts de soleil
Même ceux
Qui font des ronds dans l’eau glacée
Toujours les mêmes cercles
Même pour moi
Qui finissait par trouver le temps rond
Quand tu seras plus grande je viendrai au bord de ton rêve
J’essayerai de ne pas te faire peur
Avec leurs histoires de grand méchant mou, de marchand de
table
Avec leurs histoires de grands tout court
Devenus fous de douleurs d’avoir perdu leur innocence
Pour l’avoir vendue à des tordus de première classe
Aux premiers venus
Contre une cuisine équipée
Une tondeuse à melon
Un aspirateur de malheurs
Il me suffira de te regarder vouloir attraper les ombres
De te voir ramasser la pluie sur les vitres
Pour me fondre dans ton enfance
Plus vite qu’eux
Et pourtant
Ils ont de ces bagnoles !
Au bord de ton lit
Je déposerai
Des étoiles à vapeur
Des nuages à moteur
Un ciel
Plus grand
Et des chemins sans raccourcis
Rien à vendre
Tout
Vers tendre
Illustration Miss Clara
J’ai d’abord cru que c’était la lune qui se levait derrière
toi
Mais ton auréole
Finalement
Moins pure qu’on ne le croit
Quand on te croise la première fois
On se lasse de tout
Même des vœux pieux
De mes prières gelées
J’ai fait un collier
Que je porte le soir dans mon boudoir
Dans mon fumoir
Dans un endroit pour mauvaises façons
Et puis mon auréole
Je l’ai brûlée aux septièmes degrés
Avec des garçons cons comme la lune du début
Des qui croient en moi
Qui veulent me faire jaunir sous leurs projecteurs
J’ai dit non
J’ai pas peur
De personne
J’ai tout jeté
Au septième ciel
Tu as bouffé des langues amères
Tu as fait tremper du chocolat dans tes langes
Tu as mis ton bordel en écharpe
Pendant que le scandale s'est affalé sur le sofa
En plein foyer
Tu as regardé à quoi ressemblaient les caprices
Les cuisses de l'autre qui gambade déjà
Son sourire plein de dents
Tu as cherché
Comment on attrape les marches les flocons les braises
Y'avait tout
Même les vieux draps qui font éternuer
Tout ça
C'était pour toi !
Divague
Prends les rails
Taille-toi
Fuis
Mauvaises herbes
Cancrelats
Tu ne seras jamais aussi grand que tes ombres
Je longe la voie
Ta voix
Jusque dans mes entrailles
Tes mots
Les miens
Jamais aussi beaux
Prends la route
Continue
Tourne tes phrases dans ma bouche
Que je chante
On sautera pas tu sais
Pas cette fois
Ce matin j’ai trouvé que les gens roulaient vite
En sortant de chez le boucher
J’ai rasé les murs
Le sac en plastique pendait à mon bras
Lourd
Me déséquilibrait
Mon gîte à la noix
Ma poitrine séchée
Je pensais à mes recettes
Et les voitures défilaient
Leur vitesse
Ma lenteur
J’ai eu peur de basculer
De finir en pot-au-feu sur le bitume
De voir le boucher hurler sous son enseigne
Son tablier taché
Les pompiers fâchés
Tout rouge
Je ne veux pas finir dans le sang
Je veux rentrer chez moi
Faire mijoter
Tartiner
Cheminer
Plus que quelques mètres
On ne nous apprend pas à faire nos derniers pas
C’est le ciel qui m’a foutue dehors ce matin
Encore
Lui
Et ses faux airs de cinéma
Son grand format
Ses couleurs retouchées
Tout son fard
C’est lui qui m’a attirée à la fenêtre
M’a faite grimper sur le toit
Il faisait froid putain
Mais j’avais du coeur à revendre
Et une inspiration à retrouver
Dans le ciel
C’est bien ça
C’est là qu’ils se cachaient
Les mots
Les formulations magiques
Et lui qui étalait son ruban
Faisait briller mes yeux
J’avais bien fait de me lever tôt
De quitter le foyer fumant
De me cailler sur le toit humide
De me planter le nez dans le vent
J’avais bien fait
Et maintenant
J’attends le prochain ciel
Crédit photo : Gaëlle HAMALIAN-TESTUD
Allez viens !
On va vomir nos pizzas sur des manèges multicolores
Et après
On bouffera nos barbes à papa quand même
On va pas se laisser emmerder par ta mère
Ses recommandations
Ses faites attentions
On va aller où on voudra
Pour avaler des kilos de sucre
On va flinguer un paquet de boîtes de conserves
Faire une pêche miraculeuse
On va se bananer devant des miroirs déformants
Se promener dans les couloirs fantômes
Et ce soir
Tu retrouveras maman
Ton lit moelleux
Et ses baisers brûlants